Comme toute pratique, il est compliqué de tracer exactement d’où elle émane. Ma pratique de la facilitation graphique provient d’une méthode de facilitation, crée par Matt et Gail Taylor à la fin des années soixante-dix, qui s’est enrichie d’autres apports.
Bryan Coffman a contribué pour beaucoup à la partie visuelle de cette méthode.
En France, cette méthode est utilisée par Capgemini dans des centres spécifiquement conçus pour son efficacité maximale. Ils sont appelés centres ASE (Accelerated Solutions Environment). Cette méthode permet aux acteurs clés d’un projet (20 à 200) de construire en un temps record (environ 3 jours) un plan d’actions réaliste, en s’alignant sur une compréhension commune des enjeux, du périmètre et des moyens nécessaires à la réalisation du projet.
Une telle méthode implique une gestion stratégique de la dynamique du groupe de participants. Elle ne se focalise pas uniquement sur leur capacité intellectuelle mais prend aussi en compte l’aspect physique, émotionnel et culturel des individus et du groupe. A ce titre, tout comme la musique qui a une place privilégiée dans la capacité à porter des émotions et à rythmer les différentes périodes de travail, le graphisme et l’aspect visuel tiens une place essentielle. Il a la capacité de créer un encrage émotionnel, de retracer visuellement le parcours du groupe sur un sujet, de cerner les contours d’un sujet, de conceptualiser des idées, de révéler et porter des émotions, de favoriser et susciter les échanges en sollicitant l’intelligence visuelle des participants.
Les 2, 3 et 4 mars derniers à Rome, 18 personnes, plus ou moins proches de la Facilitation Graphique ont assisté et contribué à une formation au scribing. Cette technique de capture graphique en temps réel d’une présentation ou d’une discussion permet à l’audience/aux participants de voir le contenu de leurs échanges prendre forme sous leur yeux.
